Tout
a commencé en été 2001 quand j'ai rencontré
Francis Boateng, un sculpteur ghanéen, sur une foire
des potiers en Normandie. Lui et un autre Ghanéen étaient
les invités d'honneur. Francis faisait une démonstration
de modelage devant le public. Moi je modelais des animaux.
Nous avons admiré chacun le travail de l'autre. Lors
de son discours, Francis a lancé une invitation aux
potiers " S'il y a parmi-vous, quelqu'un qui aimerait
venir à Ghana pour voir comment travaillent vos confrères
là-bas... ". Ben oui ! Ça m'intéressait
de parfaire mon expérience professionnelle ailleurs.
Certes, j'avais déjà fait 2 séjours en
Afrique pour des voyages indépendants à vélo,
avec mon mari et notre fille mais jamais pour y travailler.
Je
suis donc allé au Ghana pour presque deux mois en début
2003. J'y ai trouvé que les Ghanéens sont des
gens très ouverts et amicaux. Mon séjour était
très enrichissant. C'est très différent
d'y aller pour travailler. En effet, on côtoie les mêmes
gens jour après jour, et bien sûr, on commence
à se connaître. Il en va différemment
des contacts qu'ont les touristes. J'ai rencontré beaucoup
de gens, certains avec qui je suis toujours en contacts réguliers
tant qu'amicaux que professionnels.
Au
Ghana, j'ai découvert un monde de travail complètement
différent de celui que je connais en France. Je travaille
seule mais Francis peut facilement embaucher des gens pour
l'assister
Ma
collaboration avec Francis était clôturée
par une exposition à l'Alliance Française de
la capitale Accra. Pendant mon séjour, en plus de mon
travail de préparation pour l'exposition, j'ai participé
à un atelier sur des meubles en céramique, à
Aba House. Aba est une américaine dirigeant le Cross
Cultural Collaboration, une ONG qui organise des échanges
culturels autour des Arts. à Aba House, j'ai aussi
modelé la plupart de mes pièces pour l'exposition.
Pour
cette exposition, Francis a également fait quelques
pièces en céramique mais aussi des personnages
en bronze et en laiton. C'était fascinant de voir sa
façon " système D " de faire son travail.
Il était fier d'être le seul sculpteur Ghanéen
qui réalise ses oeuvres en bronze du début jusqu'à
la fin.