Pourquoi j'aime tant les hippopotames ?

Mon affection des hippopotames a commencé sur les bords du lac Baringo (Kenya) où nous avons passé quelques jours lors d'un premier voyage à vélo en Afrique. Je n'avais jamais vu d'hippopotames dans leur milieu naturel. Là, l'occasion était rêvée de les observer et de les apprécier vraiment. En effet, auparavant, ils me paraissaient attirants et étranges.

Le lac Baringo est une étendue d'eau douce dans la Vallée du Rift au nord du Kenya. Nous y avons installé notre tente pendant quelques jours dans un terrain de camping du bord de l'eau. Jamais avant ce jour, je n'eu l'occasion d'apercevoir des hippopotames aussi près. En ce lieu, je pus vraiment les observer.

Comme chacun sait, les hippopotames sont des herbivores. Ici, ils sortent du lac la nuit pour brouter l'herbe du camping puis, le jour revenu, retournent dans l'eau se reposer. Menacés ou effrayés, ils peuvent être extrêmement dangereux. Il faut donc s'en méfier lorsque nous sommes à leur portée. On entend d'abord leurs grondements lointains avant de les voir. Myopes, ils sortent la nuit et communiquent entre eux par de petits sons. L'un appelant l'autre pour rester en contact. J'étais dans un demi-sommeil lorsque que j'entendis des bruits juste devant la tente ! Très doucement et lentement, j'ouvris la fermeture éclair de la tente pour regarder. Il y avait là, à environ deux mètres, une imposante " tondeuse à gazon ". Je l'observais, fascinée. A contre lune, un pachyderme broutait, broutait paisiblement et avançait lentement vers moi en appelant les autres. Ce fut pour moi un moment très fort ! J'eu du mal à me rendormir après ça. L'année suivante nous étions à nouveau dans le secteur et toujours à vélo. Comme nous avions tant aimé le lac Baringo, nous avons voulu y retourner à l'issue d'un périple en Ouganda où nous avions vu à distance bon nombre d'hippopotames dans les lacs et les rivières. Hormis notre attrait pour les hippopotames, à Baringo, nous avions aimé ce petit crocodile qui essaya de manger un poisson trop grand pour lui. Nous fûmes amusés par un " Goliath Héron " qui a mangé la moitié du poisson laissé par ce crocodile qui avait les yeux plus gros que le ventre. Des Hérons à bec jaune prospectent l'eau peu profonde au bord du lac. Ce lac abrite également le laid " Marabou Stork " avec son air sinistre. Des oiseaux tisserands colonisent les arbres ombrageant le camping. Dans le village situé à deux pas de ce paradis aquatique, se trouvait un restaurant dans une petite cabane en tôle. On y servait le délicieux "maharagwe ", un ragoût de haricots secs et de maïs.

Cette année-là, la région subissait une sécheresse. Le niveau du lac avait donc considérablement baissé. Il y avait moins d'herbe sur le terrain de camping obligeant les hippopotames, qui ont besoin d'environ 40 kg d'herbe par jour, à sortir plus tôt le soir pour se nourrir suffisamment. Un soir, alors que nous avions roulé toute la journée et bien transpiré. Nous avions posé nos vélos contre un arbre du campement. Ma chemise, bien salée par la transpiration était posée sur mon porte-bagages. Un des hippopotames s'en rapprochait doucement concentré sur l'herbe qu'il broutait. Nous faisions attention à parler doucement pour ne pas effrayer l'animal mais assez fort pour qu'il sache que nous étions là. Tout à coup, levant la tête et sentant ma chemise, il fit contre mauvaise fortune, un demi-tour salutaire pour reprendre son festin, ailleurs, en toute quiétude.

La magie de ce moment est toujours présente en moi ce qui fait que le modelage des hippopotames prend une autre dimension.

Edit* été 2014:
J'ai entendu récemment, d'un organisateur de safaris photos dans la région, que le camping et le lodge à côté sont sous l'eau après une montée constant du niveau du lac Baringo durant à peu près dix ans.